lundi 16 novembre 2015

Quand la barbarie du monde nous rattrape

Au moins 129 morts et plus de 300 blessés ; les terroristes qui ont frappé vendredi soir ont tué froidement et méthodiquement le plus de femmes et d’hommes qu’ils ont pu : ceux qui étaient en terrasse, les spectateurs du Bataclan, ceux qui se trouvaient au Stade de France.
Ils ont tué indistinctement, au hasard, pour terroriser. Face à un tel déferlement de barbarie, on ne peut être que saisi d’horreur. Rien ne peut justifier de telles tueries. Ces actes viennent d’ennemis de toute l’humanité et par conséquent d’ennemis des travailleurs.   
Alors que nous sommes tous bouleversés, les principaux dirigeants profitent de cette émotion pour que l’on se taise et se range derrière leur politique. Lundi après-midi, toute la classe politique s’est solennellement réunie en Congrès pour en appeler à l’unité nationale derrière elle. La veille, Hollande avait reçu Sarkozy et Le Pen à l’Élysée.
Ils nous parlent d’unité, mais est-ce que la droite et le FN vont cesser leur surenchère nauséabonde contre les musulmans et les étrangers ? Est-ce que le gouvernement mettra fin à ce climat de méfiance généralisée ? Bien sûr que non ! Avec l’état d’urgence et le durcissement des mesures policières, il faut s’attendre à la multiplication des contrôles au faciès et à la suspicion généralisée qui fera le lit des pires racistes.
Pour Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen, « l’unité nationale » consiste à s’unir derrière eux pour faire la guerre. Même si la droite et le FN critiquent la politique de Hollande qui serait encore trop laxiste, ils nous ordonnent tous de faire bloc derrière l’État et de soutenir l’effort de guerre, d’accepter l’état d’urgence et la limitation des libertés. Et si on ne soutient pas cette voie guerrière, c’est qu’on est avec les djihadistes, accusent-ils !
Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par ce genre de chantage ! Il faut dénoncer ET les terroristes, ET les responsabilités de l’État français.
Les djihadistes de Daech exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent. Ils rackettent les populations, les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux, réduisent les femmes en esclavage et liquident ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes sont autant musulmanes que chrétiennes, preuve s’il en fallait qu’il ne s’agit ni d’un « choc des civilisations » ni « d’une guerre de religions » mais d’une lutte pour le pouvoir et pour les richesses de la région. 
Mais ces monstres ne sont pas sortis de rien. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu’ils avaient colonisée, les dirigeants des pays impérialistes n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite ou sur l’État d’Israël qui opprime le peuple palestinien.
Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et manœuvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et mis en place un régime qui a exclu les sunnites. On retrouve aujourd’hui ces derniers à la tête de Daech.
Les grandes puissances ont déclenché la « guerre contre le terrorisme » il y a 14 ans, après l’attentat du World Trade Center. À l’époque, il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd’hui, il y en a des dizaines. Loin d’éradiquer le terrorisme, ces interventions impérialistes les nourrissent.
Il y a un mois, des terroristes frappaient en Turquie, faisant 97 morts. Il y a quinze jours, un avion russe se crashait sur le Sinaï : 224 morts. Jeudi dernier, à Beyrouth, une bombe a fauché 43 personnes. Quant à la guerre en Syrie, elle a déjà fait 250 000 morts. Alors, non, la barbarie n’est pas montée d’un cran depuis qu’elle a frappé Paris, elle nous a rattrapés.
La France ne peut pas être un îlot de sécurité et de paix dans un océan de misère et de guerres. Un monde où 67 familles possèdent l’équivalent de ce qu’ont, pour survivre, 3,5 milliards d’êtres humains, un monde où l’Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados convoités par les capitalistes mais des enfers pour leurs populations, ne peut qu’engendrer des monstruosités. On ne s’en débarrassera qu’en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire à la domination de ce système économique fou.
Alors, ne nous laissons pas enrôler dans cette union sacrée des impérialistes ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, parler en notre nom ! Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie.

Editorial des bulletins d'entreprise du 16 novembre

samedi 14 novembre 2015

Un massacre atroce et inqualifiable

Massacrer des gens dans une salle de spectacle, dans des bars et des restaurants, aux abords d’un stade ; ceux qui ont perpétré hier plusieurs attentats, à Paris et à Saint-Denis, ont voulu faire le maximum de morts, aveuglément. Ces attentats sont des actes ignobles. Nous exprimons notre émotion et toute notre solidarité avec les victimes et avec leurs proches.
Quelles que soient les idées dont se réclament ceux qui ont perpétré ces attaques, ce sont des ennemis de tous les travailleurs. S’il se confirme qu’il s’agit d’islamistes, leur violence procède de la même barbarie que celle des djihadistes syriens ou irakiens, qui cherchent, par la terreur, à mettre en coupe réglée des populations entières, à réduire les femmes en esclavage et à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
L’horreur des attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis renforce ceux que leurs auteurs prétendent combattre. Ils renforcent l’État français, qui instaure l’état d’urgence et accroît les mesures policières. Ils renforcent l’extrême droite, ses discours haineux vis-à-vis des musulmans et des immigrés, et sa revendication d’un État plus fort.
Nous partageons entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats. Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd'hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu, hier soir, un écho sanglant.
C’est pourquoi Lutte ouvrière n’ajoutera pas sa voix au concert de l’unité nationale. Nous ne partageons rien avec les Hollande, les Sarkozy et les Le Pen. Toute notre solidarité va aux victimes et à leurs proches. Nous poursuivrons notre combat pour un monde débarrassé de l’obscurantisme, de l’injustice, de la domination impérialiste et de tous ses avatars.
 
Nathalie ARTHAUD

vendredi 13 novembre 2015

Réunion publique

Élections régionales de décembre 2015 :
 Réunion publique avec Valérie Hamon

tête de la liste Lutte ouvrière,

Faire entendre le camp des travailleurs

 pour la région Bretagne

 
jeudi 3 décembre à 20h30

Centre social Carrefour 18

7,rue d'Espagne
RENNES
(Métro Henri Fréville)

dimanche 1 novembre 2015

L’argent public doit aller aux services utiles aux jacquolandins !


Dernièrement, Rennes Métropole vient d’annoncer qu’elle rachetait les terrains inutilisés par PSA-La Janais… 13 millions d’euros !

D’abord, il n’est pas sûr que Citroën ait eu à l’époque grand-chose à payer quand elle s’est implantée en 1961. Mais, surtout, au nom de quoi rajouter 13 millions d’euros de cadeaux supplémentaires à la richissime famille Peugeot qui a supprimé à La Janais près de 9 000 emplois directs en 15 ans ?  Au nom de l’emploi ?! C’est révoltant !

C’est d’autant plus révoltant qu’ici, à Saint-Jacques, on justifie les licenciements au Centre de La Lande et la disparition d’activités très utiles à tous par des problèmes de déficit de quelques dizaines de milliers d’euros.

Les salariés et les bénévoles du CDL, mobilisés, doivent se sentir légitimes à exiger que les emplois et les activités soient maintenus. Il faut imposer que l’argent public, celui de nos impôts, serve à la population et non à enrichir encore plus les actionnaires capitalistes.



Tribune Lutte Ouvrière du journal municipal (novembre 2015)