lundi 8 février 2021

Débat d’Orientation Budgétaire

 

Le conseil municipal du 8 février a débuté par le "débat d'orientation budgétaire" pour l'année 2021. Je suis intervenu sur la situation économique et sociale :

« Je ne suis, bien sûr, pas en désaccord avec les axes que vous mettez en avant dans votre rapport sur les orientations budgétaires pour 2021. Je rajouterai même : qui dans cette assemblée peut être en désaccord avec le renforcement des services municipaux, une politique d’investissement visant à garantir un fonctionnement écologique et durable du patrimoine bâti de la ville et la modernisation des équipements publics en concertation avec les usagers alors que vous précisez que cela se fera par une part importante d’autofinancement et sans augmenter les impôts ?

Ma contribution au débat ne portera donc pas sur cet aspect, mais ce sera, comme je le fais chaque année, pour ceux qui me connaissent, sur le contexte économique de la crise du capitalisme, renforcée par la crise sanitaire, qui touche de plein fouet les classes populaires.

Comme vous le dites vous-mêmes, les effets de la politique qui est menée depuis le début de la crise sanitaire n’apparaissent pas encore sur le budget de la ville, mais elle risque d’avoir de graves conséquences dans les prochaines années. Car comme l’a dit Emmanuel Macron, « il n’y a pas d’argent magique » et tôt ou tard, les milliards déversés essentiellement sur les plus grandes entreprises, les cadeaux fiscaux envers ces mêmes entreprises comme la réduction des impôts de production seront payés par la population. Ce seront des nouvelles coupes budgétaires dans les services publics essentiels à la population la plus pauvre, mais aussi de nouvelles attaques sur les retraites, contre les chômeurs, les handicapés et les personnes les plus fragiles en général. Et je rajouterai que cela n’a pas commencé avec la crise sanitaire. Ce n’est que la prolongation de la politique menée en faveur des plus riches depuis des décennies par tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique.

Alors, si les conséquences de la crise sanitaire ne se voient pas encore directement sur le budget de la ville, elle touche déjà de plein fouet les travailleurs. Ce sont non seulement les petits restaurateurs, les petits commerçants ou les petits artisans qui se demandent comment survivre, mais ce sont aussi de très nombreuses familles populaires qui tombent dans la misère avec les centaines de milliers de salariés précaires qui ont déjà été sacrifiés. Et cela va toucher les autres catégories de travailleurs avec les plans de licenciements en cours ou à venir. Pendant ce temps-là, bien des grandes entreprises continuent à faire des affaires et à engranger de gros bénéfices. Certaines produisent autant avec moins de salariés. C’est le cas par exemple à PSA la Janais : les quelques 1 200 intérimaires qui trimaient sur les chaînes de montage il y a encore un an ont tous été renvoyés au chômage, alors que les travailleurs qui restent subissent des rythmes de production délirants et enchainent des heures supplémentaires, samedis compris !

Pour ne pas ajouter la crise à la crise, il faut en urgence stopper les licenciements et répartir le travail entre tous avec le maintien des salaires. Dans les hôpitaux, dans les écoles, mais aussi dans bien des entreprises privées, des salariés font le travail de deux ou trois personnes : il faut embaucher avec des salaires décents ! Un travailleur n’a que son salaire, son allocation ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits des Arnault, Pinault, Peugeot, etc… !

Bien sûr, ce n’est pas à l’échelle d’une commune qu’on peut imposer cela, mais par des mobilisations massives du monde du travail que j’appelle de tous mes vœux ! »


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